Extrait « La Porteuse d'eau »

SOIS COMME L’EAU !

Si tu doutes de ton pouvoir tu donnes du pouvoir à tes doutes

Gloire à Toi, Source Divine

Merci de faire descendre sur moi  Votre colonne de Lumière, d’Amour et de Connaissances, afin que je puisse les transmettre à mes frères et sœurs humains. Merci.

Qu’il en soit ainsi !

WESAK

Les cailloux roulent sous mes pieds. Depuis combien d’années fais je ce trajet ? Je connais chaque pierre, chaque creux dans le sentier, chaque arbre et chaque buisson. Seules les couleurs de la végétation changent selon les saisons, le chemin blanc de neige en hiver, ou desséché en été.

Je marche d’un pas alourdi par les deux seaux que je porte sur mes épaules par un joug comme c’était utilisé par les bœufs de labour.

Que de seaux, que de sots !

Levant la tête, je regarde l’horizon. Loin là-bas, les corbières et ses châteaux cathares, le Mont Canigou encore sous la neige de printemps et moi Wésak, je marche sur ce chemin pierreux des Albert, de mon ermitage vers ce petit village où peu d’âmes restent en vie. 

La plaine, au loin, s’étale déjà presque verdoyante et sereine entre collines et montagnes. Comme il est loin ce temps, foisonnant de vie et de bruits. 

Un grand silence s’est installé en moi comme il s’est installé dans la campagne et je marche ployant sous mon lourd fardeau.

Porteuse d’Eau, c’est mon métier ou plutôt ma mission. Les seaux sous le poids des années sont de plus en plus lourds ou le poids de mes années pèse de plus en plus sur mes épaules. Je ris intérieurement.

Qu’importe ! 

Mon regard se lève vers le ciel. Quel temps demain ?

Bof, demain sera comme aujourd’hui, car seul aujourd’hui compte, et je compte mes pas qui me dirigent vers la fontaine du village. Plus d’eau, la fontaine, jadis si chantante, reste muette. 

La Grande Vague a tout balayé. 

Quelques rescapés m’attendent au pied de la fontaine. Je donne ma précieuse eau. Nous sommes une poignée de survivants de cette Grande Vague. 

2015, Sœur Éliette 

Tôt le matin, Sœur Éliette, comme chaque jour, part cueillir ses herbes pour préparer les décoctions afin de soigner ses visiteurs. Elle marche, tête baissée, s’arrête pour goûter ces petites plantes nouvelles, pleines d’odeurs d’humus et couvertes de rosée. Elle aime ce moment privilégié où elle se retrouve seule dans cette forêt, dans le calme de la nature. 

Dans la journée, elle va recevoir les pèlerins, car son ermitage dans les Albert est sur la route de Compostelle. Elle réconforte, soigne, héberge, nourris, materne ses visiteurs pour un moment, une nuit, une journée.

Elle donne de son temps, mais en échange reçoit beaucoup d’amitié et d’amour. Elle restaure cette petite chapelle, à flanc de colline, si ancienne qu’elle a été construite sur le lieu d’un vieux dolmen. Elle vit seule dans cet endroit, détachée de son couvent, pour préserver cet endroit sacré, être une présence vigilante dans ce paysage magnifique. Sa vie est simple, car sans moyens de transport, sans eau ni électricité, le rythme de ses journées est rempli par les travaux sur la chapelle, les visiteurs, son jardin et le ramassage de ses simples. Elle se couche à la nuit, se lève dès que pointe le soleil sur la cime du Canigou. Elle est heureuse. Sa vie est simple, mais bien remplie. 

Sœur Éliette parcourt le sentier rocailleux, son panier est presque plein. Elle se relève et regarde le soleil qui au loin, commence à réchauffer la terre. Elle va rentrer lorsqu’elle entend un léger vagissement. Elle s’approche et découvre un petit bébé dans un panier guère plus grand que son panier d’herbes. 

Que fais-tu là petit ? Qui t’a déposé si près de l’ermitage ?

Elle prend le bébé dans ses bras. C’est une toute petite fille. 

Viens que je te réchauffe et te donne un peu de lait de ma chèvre. Rentrons à l’ermitage.

Quelle journée, se dit-elle. Je découvre ce bébé le jour du Wésak. Une petite fille envoyée par le ciel. Je vais faire des recherches pour retrouver ta maman. Peut-être est-elle un pèlerin sur le Compostelle ?

Abandonnée pour que j’en prenne soin jusqu’au retour de la maman.

Je vais t’appeler Wésak         

Cinq étoiles sans hésiter.
Merci à vous.
Agnès Cilluffo
Assistante de vie
5/5
Livraison dans tout la France et Europe
Livraison gratuite France à partir de 50 €
Retour en haut